Au début étaient les seins
A 57 ans, Muriel Bessis se targue d’avoir une poitrine de Marianne. Laetitia n’a qu’à bien se tenir. Mais à quel prix ! Sa renommée dans le milieu médical autorise le chirurgien qui l’opère à gonfler la note (à défaut des seins). 40 000 francs les “gants de toilette”, fallait oser. Le drame, c’est que le bon docteur arrive à culpabiliser sa patiente. Elle finit par se dire que “peut-être, on ne pouvait faire mieux”. Et “l’artiste” de refuser de retoucher “son œuvre”.
Le regard révolver
Deux ans plus tard, Madame Bessis envisage de se faire reprendre les paupières. Une opération réussie sur sa cousine l’a conforte dans son idée. Mal lui en prend. Le chirurgien visé prend sa retraite et la renvoie sur son poulain. Prompt à se faire la main, celui-ci “travaille” non pas deux mais quatre paupières. Pour le prix de deux, certes. Maigre consolation. Pendant un an, le visage tuméfié, elle ne peut même plus fermer les yeux. Un autre pygmalion lui suggère un lifting temporal. Fatale erreur : les cheveux font la malle.
Les seins frippés, les yeux au vent, les tempes nues, Madame Bessis endure le martyr.
1993, la nouvelle Renaissance
La chance tourne enfin en 1993. Un chirurgien esthétique (un vrai) fait son apparition. Les seins se redressent fièrement sur son buste. Un confrère parvient à lui redessiner un beau visage deux ans plus tard. Muriel raconte son histoire sur un plateau de télévision. Les appels se succèdent aux appels. Sa décision est prise : il faut créer une association pour les personnes qui vivent le même calvaire. Un avocat lui déconseille l’appellation Ratés de la chirurgie esthétique. L’ARCHES naît alors. ARCHES comme Association des Réussites de la CHirurgie ESthétique.
OK Coral en plein Paris
Mais dès que son association accède aux médias, elle étale les dérives de certains chirurgiens. La réaction ne se fait pas attendre, d’une rare violence. Madame Bessis reçoit la visite de gros bras. “Ils m’ont tabassée”, révèle-t-elle avec douleur. Heureusement, se console-t-elle “les bons chirurgiens ont compris mon combat ”.
Pour à 400%
Malgré ces déboires, Muriel croit en une chirurgie de qualité. En témoigne sa poitrine de rêve. “Je suis pour à 400%”, avoue la dame. Mais elle déplore une absence de contrôle sérieux de la part des autorités médicales. Une intervention plastique relève d’un choix personnel. “Le risque esthétique devrait être égal à 0”, assure-t-elle. Son action aujourd’hui : orienter, informer et aider psychologiquement les personnes qui envisagent une opération ou celles qui ont connu les mêmes affres qu'elle. Elle aimerait que certains chirurgiens esthétiques cessent de prendre leur client pour des vaches à lait. L’idéal serait qu’ils mettent en relation leurs anciennes et futures patientes. Au moins, ces dernières pourraient juger sur pièce.
Pour contacter l'ARCHES : 01 42 87 82 13