Chercheur malgré lui
La cinquantaine fringuante et joviale, Jean-Yves Guillo a posé ses valises à Rennes, en Bretagne. En 1984, il y ouvre son cabinet de médecin généraliste, spécialisé en médecine tropicale. Curieux, car la Celtie ne brille pas par son climat exotique. Humide certes, chaud…faut voir. Et pourtant, le choix n’a rien d’anodin. Une explosion du tourisme de masse, une démocratisation des transports aériens…le bout du monde est à portée de main (et de portefeuille). Résultat : on rentre en France des souvenirs pleins les poches et parfois un petit palu au fond du sac. Autant de bonnes raisons de développer ici la médecine de là-bas. Mais avant d’échouer sur les bords de la Vilaine, le Docteur Guillo a pas mal bourlinguer. Les îles de Vanu Atu et leurs jolies vahinés agrémentent son service militaire. Dix huit mois durant, le toubib austral officie dans un hôpital de campagne. Tout y passe, du petit bobo à la grosse blessure en passant par les accouchements, les radiographies et tout un tas de maux, divers, variés et…tropicaux. Le pli est pris. Fort de son savoir-faire, Jean-Yves Guillo s’embarque alors pour Dakar, dans une unité de recherche en parasitologie. Mais le plaisir n’est pas au rendez-vous. Chercheur, ce n’est pas son truc. Sa vocation de clinicien s’affirme, définitivement.
Les tropiques près de chez vous
Jean-Yves GUILLO s’installe donc dans la capitale bretonne. Son cabinet occupe une partie de ses journées. Il y reçoit des patients présentant des pathologies tropicales. Au retour d’un voyage, des diarrhées, de la fièvre…et direction la consultation. Le gros de son activité ici est la vaccination, le traitement antipaludéen et bien sûr les conseils adressés aux voyageurs. Il s’occupe également du centre de vaccination de la fièvre jaune. Et croyez-vous que cela lui suffise ? Pendant 13 ans, il fut à la barre de l’antenne rennaise de Médecins Sans Frontière.
Paludisme, attention danger
5000 cas de paludisme sont recensés chaque année en France dont la moitié dans la région parisienne. Parce que les premiers symptômes s’apparentent à ceux de la grippe, le véritable mal peut passer inaperçu. D’où la nécessité de “signaler à son médecin tout voyage effectué récemment dans une zone hors de l’Europe ou de l’Amérique du Nord” rappelle le Docteur Guillo. Les traitements sont efficaces, leur absence mortelle. Et le paludisme gagne du terrain. L’anaphèle, variété de moustique qui répand le mal s’est, elle aussi, pliée à la modernité. Elle voyage en avion. Ni en classe tourisme, ni en classe affaire, plus modestement dans les soutes à bagages. Et aujourd’hui des cas de paludismes contractés à l’aéroport de Roissy à Paris ont été recensés. Les victimes : le personnel au sol qui n’a jamais quitté le tarmak. Mais ce n’est pas tout. Un autre danger guette les candidats au voyage. Parce qu’ils se retrouvent dans des structures occidentales, ils en oublient les réalités locales. Le paludisme ne s’arrête pas aux portes des hôtels…
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